Ravalement
Visages nécrosés et confinement : Quand la médecine esthétique clandestine fait des ravages.
Si les femmes réfléchissent à deux fois avant de passer sur le billard pour s'embellir, les interventions de médecine esthétique non invasive et ne nécessitant pas d'hospitalisation se sont banalisées. Influencées par les nouveaux canons de beauté ultra injectés popularisés par la fratrie Kardashian et la quasi totalité du paysage téléréalité français, des jeunes femmes parfois mineures n'hésitent plus à avoir recours aux fillers, produits injectables et résorbables destinés à repulper les lèvres où à combler des rides imaginaires qu'elles n'affichent pas encore. Biberonnées aux réseaux sociaux, beaucoup d'entre elles ignorent tout de la législation qui stipule que seul un médecin qualifié est habilité à pratiquer ce genre d'intervention. Elles optent pour les services bradés d'expertes autoproclamées, esthéticiennes ou coiffeuses qui pratiquent des injections dans la plus totale illégalité. Avec les mesures restrictives découlant du confinement, un palier supplémentaire a été franchi : accros aux selfies et désespérées de ne pouvoir se rendre dans un cabinet esthétique, certaines femmes n’hésitent pas à aller se faire injecter illégalement dans des appartements lugubres loués à la journée. Alertée par un chirurgien réputé, affolé par ce phénomène en pleine extension, une élève-avocat de 25 ans Pauline à crée un compte Instagram @fake_injector pour venir en aide aux victimes. Bouches tuméfiées, nez nécrosés et peaux brûlées, son profil qui expose sans filtre les ravages de ces injectrices clandestines est un musée des horreurs trash. L’intérêt d'une telle démarche ? Sensibiliser les jeunes femmes à l'importance de recours à des professionnels qualifiés, et exposer publiquement les injectrices clandestines qui bloquent son compte à tour de bras dès qu'elles se voient affichées dans ses stories ulcérées.