Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Betdenrire

Bagdad café

26 Décembre 2013, 19:36pm

Publié par Philippe Lepers

Un guide franco-américain ayant fait sa scolarité et études universitaires en France et résidant aux states depuis plus de 30 ans, avec donc les deux cultures profondément enracinées, nous expliquait la différence notable de comportements dans la vie de tous les jours entre un Français et un Américain lambda.

Le Français se présentant au petit déjeuner à l’hôtel où il est descendu et ne trouvant pas de suite le café ou le pain, va s’exclamer : « Ya pas de café ? », « Ya pas de pain ? »Un phrase négative dès l’entrée de jeu alors que l’autochtone va tout simplement demander à la serveuse : « Avez-vous du café ? » « Avez-vous du pain ? »

Le français, en général et par essence, de naturel ronchon, va avoir plutôt tendance à négativer toute situation qui ne colle pas instantanément au cliché idéal qu’il s’en fait.

Un échec le conduit irrémédiablement à douter et il devient partisan du verre à moitié vide alors que son homologue du nouveau monde, suite à un échec, va insister, recommencer avec de nouvelles variables, persévérer jusqu’à la réussite finale. Bien entendu tous les américains ne sont pas des Edison en puissance mais, partisans du verre à moitié plein, ils ont moins de mal à affronter les obstacles de la vie, comptant essentiellement sur eux-mêmes en sachant pertinemment que l’état ne lèvera pas le petit doigt pour les sortir du pétrin. Cela les amène à être plus entreprenants et persévérants. Pas étonnant donc que certains, partis de rien, finissent par accumuler des fortunes colossales. Il est vrai aussi que pour un malchanceux, quand il touche le fond, il vaut mieux pour lui qu’ils soient européen. L’assistanat, de ce côté-ci de l’Atlantique, a tout de même du bon pour surmonter certains obstacles.

A voir, après le passage d’une tornade, le malheureux propriétaire sur les ruines de sa maison transformée en un Mikado géant, vue que là bas ont construit tout en bois, dirent, à peine le dernier souffle de vent quitter le quartier, qu’il allait relever les manches et reconstruire une maison encore plus belle… et toujours en bois, cela vous donne une grande leçon d’optimisme. Bon l’exemple a ses limites parce que le Français lui, échaudé par l’aventure, reconstruirait tout en pierre avec des murs de 40cm et une toiture en lozes de 10 tonnes que la plus puissante des tornades aurait bien du mal à avaler. L’Islandais, grand amateur de gazon, aurait lui reconstruit en semi-enterré avec un toit végétalisé à faire pâlir un pré normand.

En résumé quand survient un KO ou chaos si vous préférez, il vaut mieux être OK sur toute la ligne, quelque soit le continent qui nous abrite.

A ce propos, connaissez-vous l’origine de ces deux onomatopées ?

Si KO est la simple contraction de « knock out » signifiant la mise hors de combat d’un boxeur à la fin du décompte de l’arbitre sur un ring de boxe, OK à de multiples étymologies dont la principale, reconnue aux States, prend ses origines lors de la guerre de sécession.

L’état major, dans chacun des deux camps, avait pour habitude de faire compter les victimes au soir de la bataille. Quand, par miracle, il n’y avait que des blessés mais aucun mort, le préposé aux écritures notait : 0 Killed soit OK pour faire simple. L’expression décrivant à elle seule que tout allait bien dans les meilleurs des mondes, devient donc synonyme de tout ce qui est positif. Une autre variante américaine proviendrait de la fâcheuse habitude des américains à écorcher la langue de shakespeare : « All correct » prononcé : « Oll Korrect », sa contraction traduisant par la même que tout était nickel.

Enfin, si dans le monde toutes les histoires en O et K finissent par des chansons, ces dernières sont souvent le fruit d’une étroite collaboration entre le fameux verre qu’il vaut mieux avoir plein, surtout en plein désert comme celui du Mojave, avec le gosier d’épicuriens de tout poils, comme ceux de notre Police Nationale jamais en reste pour lever un coude patriote. Les Bretons sont pas mal non plus. Jugez plutôt :

Bagdad café
Bagdad café
Bagdad café
Commenter cet article