Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Betdenrire

Swing - Scène 2.1

1 Juin 2011, 16:11pm

Publié par Philippe Lepers

ACTE 2

 

 

SCENE 1

 

Nous sommes au matin du 20 mai. Les pensionnaires ne sont pas encore levés. La salle commune est vide.

Lucien apparaît, suivit de Léon et William.

Léon : « Pour le moment, on a bien géré la situation. Les boches nous foutent la paix. Ce n’est pas Karl qui risque de nous poser problème. A chacune de ses visites, Marthe est aux petits soins

avec lui. Il faut voir ce qu’il engloutit en gâteaux, cidre et calva ! »

Lucien : « J’ai discuté plusieurs fois avec lui, c’est un bon bougre. Et lucide avec ça.

Il sent, en bon paysan qu’il était, que le vent tourne, qu’ils ont mangé leur pain blanc et que

le retour de bâton est éminent ! »

William : « Il s’avère moins primaire qu’il semble le paraître. Tenez, lors de sa dernière visite,

dans la conversation, il me sort : « Vous les Britanniques…. ». Incredible ! Il avait deviné ma nationalité alors que je m’exprime en français sans aucun accent depuis plus de 35 ans! »

Léon, dans un sourire : « En effet, quelle perspicacité, mais n’avez vous pas trop parlé de boissons alcoolisées, le whisky par exemple ? Cela vous met en osmose avec le plus terre à terre des assoiffés ! »

Lucien : « Au fait, nos troufions, pas encore réveillés ? »

Léon : « A l’heure où ils se sont couchés ! » 

William : « Excellente idée de les loger dans la chambre 12, à deux pas de l’entrée de cave ! »

Léon : « Faut dire que ça n’a pas servi à grand chose. Deux jours après leur arrivée, ils tombent

nez à nez avec Karl ! »

Léon : « Il faut rendre hommage à Melle Clotilde. Elle a eu un sacré sang froid : Présenter Fred

comme son fiancé muet et mal voyant, de retour  du STO  ! C’est un sacré culot ! »

William : « Et, présenter Gène comme le fiancé de Melle Victoire. J’ai cru qu’elle allait avoir une attaque ! »

Lucien : « Et expliquer que sa claudication était due à une chute de carriole après une bonne cuite!  »

Léon : « Cela crée des liens ! »

William : « Vous aussi, Lucien, vous avez eu beaucoup d’à propos. Heureusement que vous avez confié vos lunettes de soudure à Fred, les cicatrices aux paupières l’auraient dénoncé même aux yeux de Karl ! »

Léon : « Reste tout de même le problème de les faire passer en Angleterre. Tout est bouclé autour des Tilleuls, ils sont comme des frelons. Hier, pour revenir du bourg, j’ai du présenter

trois fois mon Ausweiss sur à peine 1 kilomètre ! Et encore, ils me connaissent ! »

Lucien : «  A mon avis, ce n’est pas tant la recherche des pilotes qui les rend fébriles, mais plutôt

la présence de grosses huiles de chez eux. Il paraît qu’on en croise à chaque coin de rue. »

William : «  Plaignez-vous messieurs, ils sont, peut être, notre futur public ! »

Léon : « On est dans la merde ! La date approche et cette foutue comédie musicale est loin d’être

prête ! »

Melle Germaine rentre à son tour : « Ne soyez donc pas aussi pessimiste messieurs ! Reconnaissez que nos deux jeunes recrues sont tombés du ciel à point nommé.

Au lieu de ronger leur frein et se morfondre au fond d’une cave humide en attendant leur évacuation, ils positivent eux ! »

William : « Il faut reconnaître que ces deux là on une sacrée santé ! Et quels danseurs émérites ! »

Léon : « Ouais, malgré leurs blessures, ils sont prodigieux ces p’tits gars là ! Un américain à moitié aveugle et un anglais boiteux ! Qui dit mieux ? »

Melle Germaine : « Vous oublié M le curé ! Sans lui, nos jeunes amis seraient encore en combinaison de pilote ! Je les trouve charmants en habits civils. »

William : « Il est exact que la confrontation latino-anglo-saxone a du mordant ! Ils semblent

s’apprécier d’autant plus que la danse les rapproche et qu’ils se piquent au jeu à nous enseigner

la comédie ! »

Gaston rejoint le groupe. Suivent Pierre et Marie puis Joséphine et M Pascal, enfin Augusta.

Augusta : « Alors ? qu’est-ce qu’on répète aujourd’hui ? J’ai les gambettes qui fourmillent

d’impatience ! »

Pierre : « Où ça des  guinguettes ? On va guincher ? 

Marie : « Tais-toi pépé et écoute ! »

Gaston : « Où sont nos professeurs ? Ca manque de rigueur militaire ici ! »

Marthe et Mme Pinson apparaissent à leur tour.

Marthe : «  Eh bien tout le monde est déjà là ! D’habitude on traîne au petit déjeuné. N’est ce pas

M Gaston ! … Pas de rabe aujourd’hui ? »

Mme Pinson : « Et les gouttes ? Alors, plus personne ne prend le soin de prendre ses gouttes !

On se sent jeune ! C’est le printemps !  »

A cet instant, un air de valse viennoise emplit la pièce. ( Les oiseaux de printemps – Ramos )

La main de Clotilde vient d’actionner le phono.

Tous se retournent. Clotilde et Fred et Victoire et Gène s’élancent sur la piste dans la plus parfaite harmonie, ravissant le public des tilleuls.

Marthe : « Ben, on voit qu’ma soupe fait des miracles ! C’est qu’il y voit clair, à présent le Fred,

Il pose pas le regard n’importe où ! »

Au tour du père Diégo de rejoindre la communauté. S’adressant à la cantonade, à la fin de la danse : « Ils  ne sont pas mignons ces tourtereaux ? ! Mais je vais finir par procéder à des mariages en série si ça continu ! »

Clotilde, piquant un fard : « Monsieur le curé ! Nous ne faisons qu’exécuter des pas de danse

avec un partenaire. La réussite de notre comédie dépend bien de notre assiduité n’est ce pas ? »

Père Diego : « Mais je plaisante mes enfants ! Je plaisante ! Eh vous, Melle Victoire, ne restez pas la bouche ouverte ! Que voulez vous dire ? »

Victoire, rouge pivoine : « Monsieur le curé… Mr Gène…..est devenu un ami, seulement

un ami ! Vous savez mon fiancé… »

Père Diego : « Toujours pas de nouvelle ? »

Victoire : « J’ai des nouvelles de la croix rouge. Ils me disent qu’il serait dans une ferme dans la région des monts Eiffel et non en stalag comme ils le pensaient au début. »

Père Diego : « Eh bien, voilà au moins une bonne nouvelle ! »

Victoire : « On espère monsieur le curé, on espère. »

Père diego : «  Bon, maintenant, répétition ! Qu’est ce que l’on voit aujourd’hui déjà ? »

Augusta : « Fred doit nous faire répéter de la musique Country. »

Père Diego : « Eh bien, Fred, lets go!

Les couples se forment, en se positionnant en cercle et s’élancent dans une Country endiablée.

(Sha Na Na-Witch Doctor)

Gaston, à la fin du morceau : « Ouais ! Mais une bonne Bourrée ça a de la gueule aussi ! »

Augusta : « Le problème est que Philéas Fog n’a jamais, en 80 jours, mis une seconde les pieds en Auvergne ! »

Marthe : « M le curé, et toutes ces danses, musiques cubaines et brésiliennes, on pourrait pas faire un mélange pour nous simplifier la vie. Un pas commun, quoi ! »

Père Diego : « Pourquoi pas?  »

Pierre, le nez en l’air : « Hum, Hum, ça sent le brûlé ! Hein Marie !

Marthe : « Bon Dieu, ma sauce ! »

Elle se précipite aux cuisines en vociférant.

Pierre, fière de l’attention portée sur lui : «Je n’ai peut être pas beaucoup d’oreille mais du nez,

Ça oui ! »

Et tout le monde de s’interroger sur la catastrophe culinaire annoncée.

Marthe, de retour des cuisines : « Ah là la ! Pour une fois que j’ m’essaie à la cuisine espagnole,

La sauce a complètement cramée ! Mais c’est à causes de ces danses aussi ! On en oublie les tâches les plus élémentaires. Vu la casserole, c’est comme si le diable s’était roulé d’dans !

Une vraie Sauce du démon ! »

Père Diego : « Mais, oui, Marthe, c’est  ça, c’est exactement ça : La sauce ! … La Salsa !…. Le mélange !……D’accord, tout le monde ? ! Aller, ok pour votre trouvaille, la Salsa ! Tous en piste ! Pas de base et enchaînement des figures que nous avons étudié en Samba et Rumba ! »

Et de faire suivre le geste à la parole, le père Diego se lance dans le pas de base cubain.

Les couples se mettent en place et attaque la Salsa. (The Chestnut tree - Diego trop orchestra)

Augusta, à la fin du morceau, en s’éventant le corsage : « Ouf, il fait chaud ! Et si on en s’en jetait une lampée ? »

Tout le monde acquiesce et se retire à l’office pour se désaltérer.

( Même transition avec intro Al Valven de mi Carreta – Los guaracheros de Oriente )

 

 

 

 

Commenter cet article