François premier
François 1er. La vie en rose.
De tout temps nos monarques ont eu à souffrir d’un manque chronique d’amour populaire.
Leurs sujets, ceux confrontés aux impôts, guerres et épidémies, s’ils s’en remettaient à Dieu et à ses saints, ne brillaient guère de reconnaissance envers leur suzerain fusse-t-il, saint comme Louis ou soleil comme quatorze.
Seuls le fou du roi pouvait se permettre, avec impertinence de surcroît, de critiquer son auguste protecteur et encore, il ne fallait pas grand-chose à Charles IX, par exemple, pour envoyer aux fillettes son bouffon préféré un matin d’humeur changeante.
Il en a toujours été ainsi depuis que notre beau royaume est dirigé par de grands hommes dont l’inspiration soit disant divine se voit usurpée parfois par de savantes bêtises bassement terrestres dont ils gardent jalousement le secret.
Alors, quand ils voient un confrère engranger un capital sympathie tel que le centième leur suffirait amplement pour satisfaire leur ego, ils craquent. Mégalomanie galopante pour les uns, despotisme éclairé pour les autres, toutes les solutions ont un terme qui au final ne satisfait personne.
Pourrions-nous un jour avoir un guide, sans langue dite de bois, qui met tout à plat et prononce en parodiant Churchill : Attendez-vous à du sang et des larmes si nous ne corrigeons pas la direction de notre barque qui prend à chaque embrun une telle quantité d’eau que l’on pourrait aisément en revendre à la mer.
I have a dream, dit le sage conscient que la frontière avec le cauchemar est si tenue qu’il tient à chacun de resté éveillé.
Et comme on le dit si bien dans un célèbre village africain, Barbes- Rochechouart en l’occurrence : Eléphant écrasé ne craint plus petite souris grise.