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Betdenrire

Boulet Bernot à Gogo

4 Mars 2012, 19:43pm

Publié par Philippe Lepers

 Aujourd’hui qui ne possède pas un véhicule ? La vie moderne est ainsi faite qu’il est quasiment impossible de ce passer de ce type de transport. Bien sûr il y a des contraintes. Un voiture revient chère aussi bien à l’achat qu’à l’entretien et l’environnement est de plus en plus restrictif : difficultés de se garer en ville, limitations des vitesses, coût des péages, sans parler des éventuelles amendes ou retraits de points, le tout coiffé par un tarif du carburant exorbitant en constante augmentation.

Mais tout n’est pas non plus entièrement noir. Les voitures modernes sont plus sûres, mieux construites, plus solides, plus économes, plus performantes. Les révisions interviennent à des fréquences kilométriques impensables il y a encore trente ans, renforcés par des contrôles techniques qui limitent ainsi l’usage d’épaves roulantes potentiellement dangereuses.

J’ai toutefois gardé en mémoire les conseils de mon père, avoir toujours une trousse à outils de secours à bords d’une voiture, même flambante neuve. A mes débuts d’automobiliste, en 1967, le conseil était fort judicieux, surtout qu’à la place de voitures neuves, je n’avais que des reliquats de l’entreprise paternelle cet à dire, 2CV, 4L, Estafette, usés jusqu’à la corde qui ne demandaient qu’à tomber en carafe. Je sus rapidement déceler les pannes et me sortir ainsi de mauvais pas sans faire constamment appel à une dépanneuse. Mais d’où pouvait donc provenir cette méfiance quasi maladive de mon paternel au sujet des bagnoles. Bien sûr au cours des repas il n’était pas avare d’anecdotes concernant ses différents déboires d’automobilistes mais ce sujet était universel et tellement partagé par des milliers d’individus ayant un jour ou l’autre été concerné par une panne de voiture que cela paraissait normal si ce n’est risible. C’est un jour en plongeant dans ces mémoires que la vérité m’apparut.

Mais laissons l’intéressé s’exprimer :

              

              « Un voyage extraordinaire » ou « Quand allons nous nous marier »

 

200 kms dans le brouillard avec deux femmes et la poisse comme passager clandestin.

 

 Nous venions de terminer notre séjour à Avion dans le Pas de Calais chez ma future belle famille, séjour au cours duquel Agnès m’avait présenté à ses parents officialisant ainsi nos fiançailles.

Nous devions rentrer à Gentilly pour nous marier le 4 janvier 1947.

Après avoir démarré, avec bien des difficultés, le moteur de la Juva 4, nous prenons la route vers 8 heures du matin. Le temps est frais et brumeux. Agnès ramène avec nous sa copine Laurence. Nous sommes donc trois sur la banquette avant, la Juva étant une camionnette.

A l’arrière nous ramenons une spécialité du pays, à savoir deux  énormes sacs de charbon, plus facile à trouver ici et bien meilleur marché qu’à Paris où la denrée se fait rare et chère.

A la Goulotte nous tournons à gauche pour rattraper la nationale mais au bout d’un kilomètre le moteur commence à tousser pour finir par s’étrangler dans un soupir. C’est la panne.

J’y suis habitué, elle me fait régulièrement le coup tous les cent kilomètres. Cette sacrée bagnole, ma première voiture a fait toute la guerre et en a conservé de sérieuses séquelles.

Je me gare donc sur l’accotement en poussant « Titine », c’est le sobriquet que je lui ai attribué. Je lève le capot et commence à mener mon enquête. Le diagnostique tombe. Pas de doute, c’est le joint de culasse. Aucun remède immédiat. C’est la cata. J’ai beau exciter mes cellules grises pour trouver rapidement une solution, ce n’est qu’en relevant la tête que mon regard se pose au loin sur une enseigne  marquée »Garage ».

Nous poussons le véhicule, enfin plutôt les femmes poussent la voiture, il faut bien que quelqu’un se dévoue pour tenir le volant.

Je sonne. Comme c’est un dimanche, le 29 décembre 1946 précisément, l’établissement semble fermé mais un homme vient ouvrir. Je lui explique notre situation. Il me réplique que premièrement il n’a pas de joint de culasse et qu’ensuite ici ce n’est plus un garage. Il ne fait plus dorénavant que des vélos. J’insiste en lui disant que je pourrais faire moi-même le travail et que si des fois il avait un bout de clingérite je pourrais y découper un joint de fortune, en l’indemnisant bien entendu.

Il finit par accepter et dans l’immense fouillis de son atelier je fini par dégotter une plaque d’amiante de dimensions et épaisseur adéquates. Avec le pot de graisse Belleville qui trône sur son établi cela fera  parfaitement l’affaire.

Nous poussons la voiture à l’intérieur et je commence à démonter la culasse. Le moteur de la Juva est à soupapes latérales. La culasse ne comporte que les trous de bougies et les orifices de circulation d’eau. J’avais déjà réalisé ce travail à Gentilly et  en effet mon diagnostique se révèle correcte, le joint en cuivre-amiante avait lâché  entre deux cylindres ce qui contrariait leurs compressions sans toutefois perturber la circulation d’eau qui heureusement  n’y pénétrait pas. Le moteur fonctionnait sur deux pattes. Déséquilibré, la moindre sollicitation tendait ainsi à l’étouffer.

Une fois déposé, je place le joint de culasse comme gabarit sur la plaque d’amiante et  trace les contours au crayon. Les tracés terminés je les découpe avec un ciseau à bois en prenant soins de laisser plus de matière entre les cylindres et les bordures pour compenser le manque de renfort de cuivre. Je m’applique. Il n’y a pas de plaque d’amiante supplémentaire en cas de raté.

Une fois terminé je l’enduit délicatement sur les deux faces de graisse graphitée et le pose avec précaution sur le bloc moteur. Je positionne ensuite la culasse, pose et serre progressivement les écrous pour finir par les bloquer. Je  remonte le Delco et les bougies, rebranche la durite du radiateur, fais le plein d’eau. Pendant ce temps Agnès et sa copine reviennent avec du pâté et du pain. Il est bientôt midi. Je lance le démarreur. Rien ne se passe. La garce elle ne va pas recommencer ses caprices. Pourtant je constate qu’il y a bien les 4 compressions et l’allumage est bon. Il y a de l’essence dans le carburateur. J’ai l’habitude de ce genre de caprice. La Titine a envie de se faire tirée par une consoeur. Mais où dégotter l’oiseau rare, ici il n’y a que des vélos. J’aperçois alors au fin fond du garage au milieu d’une tonne de bric à brac, une vieille Peugeot recouverte de poussière. C’est sûrement celle du patron. Il accepte de me tirer à condition de la démarrer. Cette guimbarde ne possède pas de démarreur et je m’échine sur la manivelle sans grand succès. « Vous voyez, me dit –il, ce n’est pas de la mauvaise volonté ! Cela fait des lustres qu’elle n’a pas démarré.» et sur ce, il retourne casser la croûte me laissant là avec mes problèmes.

Bon nombre aurait déclaré forfait mais la devise de mon grand-père : »Avec de la patience, on arrive à tout » que j’avais dorénavant fait mienne, calma mon exaspération et je décidais d’attaquer la seconde manche en retroussant encore plus les miennes.

Je lève le capot de la Peugeot qui datait au moins de Déchannel, l’éphémère président qui régnait quand je suis née, et constate que l’allumage se fait par magnéto. Je prend la manivelle et fait tourner le vilebrequin jusqu’au point haut du premier cylindre après compression. Je vérifie le calage de la magnéto qui se révèle déréglé. Le calage sur ces anciens systèmes de distribution se fait par un disque à double face crantée, un côté comportant 20 dents et l’autre 19 ce qui permet une grande précision du calage. En effet, si d’un côté on avance d’1/20eme et que de l’autre on recule d’1/19eme, nous obtenons un décalage final de : 19 x 20 =1/380eme. Je fini par trouver le bon et au premier coup de manivelle la vieille guimbarde démarre comme si elle sortait de chez le concessionnaire.

Le patron stupéfait radine aussitôt un manchon de poulet d’une main, un verre de rouge de l’autre. Il en perd son cht’i : « Bah, belle lurette qu’on ne l’avait pas entendu celle là ! »

Je lui propose de me tracter aussitôt.

Au bout de 50 m de remorquage en seconde, la Juva finie par tousser puis enfin démarrer.

Je laisse un peu chauffer le moteur puis retourne au garage pour resserrer les boulons de la culasse. Je demande au patron ce que je lui dois. A part le bout d’amiante et un peu de graisse Belleville comme fournitures et le fait de m’avoir tirer, il n’avait strictement rien fait.

Sans rougir le moins du monde il me répond : 150 francs. Ce qui représentait environs 500 francs de 1986. Je suis un peu interloqué. J’ouvre mon portefeuilles et je lui remets 50 francs en lui disant : « Tenez, c’est encore cher payé et vous oublier que c’est moi qui est réparé votre bagnole ! » Je m’attendais à des protestations mais pas du tout. Il me remercié vivement et nous souhaite bon voyage. Voyage qui allait être le plus éprouvant de ma vie.

J’avais des pneus neufs de marque Renault mais pas de roues de secours. Mon père avait fait des prouesses pour les avoir en ces temps de pénurie et je pensais ne rien risquer, ces pneus de guerre ne devaient pas dépasser les 70km/h. Cela tombait bien Titine non plus mais elle, c’est qu’elle avait du mal à les atteindre !

Nous sommes content que ce soit réparé. Maintenant tout doit aller bien. La route est dégagée. Il est 14h. A 60km/h de moyenne si on est optimiste, à 18h nous serons à Gentilly.

Je monte la côte de Vimy à petite allure. J’ai la hantise que le joint en amiante ne tienne pas.

Le pépin ne viendra pas de là. Presque arrivé à Arras, pan ! Je crève à l’avant gauche. Il faut démonter la roue, sortir la chambre, mettre une rustine et aussi hélas un emplâtre.

Heureusement ma boite de dépannage est bien pourvue à cet effet, les crevaisons à cette époque étant monnaie courante. Une fente de 2cm balafre le côté du pneu et il me faut une bonne heure, le regonflage à la pompe à main ayant pris la plus grande partie du temps, pour enfin repartir. A la suite d’une brume légère qui a tenue toute la matinée, le brouillard est tombé et commence à s’épaissir. Enfin nous traversons Arras sans problème. Un exploit. Nous n’avons parcouru que 15 kms depuis 8 heures du matin et il est maintenant 15 heures.

A trois sur la banquette, nous n’avons pas froid, pourtant les voitures à cette époque étaient dépourvues de chauffage et j’ai laissé mon pardessus à l’arrière sur les sacs de charbon pour être plus à mon aise pour conduire.

Nous arrivons à Bapaume quand le moteur se met à fumer. Je me dis : « Ca y est le joint à claqué ! » J’ouvre le capot et disparais dans un nuage de vapeur. Après sa dissipation je  constate avec joie qu’il ne s’agit que de la courroie d’entraînement de la pompe à eau et du ventilateur qui vient de lâcher. Je laisse refroidir le moteur et à l’aide d’une bouteille remplie  à une fontaine publique  je refais le plein du radiateur. Je repars doucement jusqu'à un hypothétique garage ouvert. 2 kms plus loin, dans une station service, je trouve une courroie un peu trop longue mais compatible toutefois avec la course du tendeur. Il est maintenant 16 heures quand nous repartons. Le brouillard est encore plus épais et la nuit commence à tomber. La visibilité tombe à 10 mètres. Je roule au pas. Il y a très peu de voitures sur la route. La direction devient dure et tire à droite. Je m’arrête pour aller voir. La roue avant droite est en train de se dégonfler ! Même topo que cette après midi mais cette fois de nuit, dans le brouillard et sur une route déserte. Heureusement le trou est très petit et le pneu n’a rien mais c’est encore une heure de perdue. Le gonflage avec la vieille pompe à main m’a épuisé.

Nous repartons. Le brouillard maintenant est tel que l’on distingue à peine le bout du capot.

Une seule façon de tenir son cap et de rester sur la route, j’ouvre la vitre de ma portière pour y passer la tête et roule franchement à gauche en suivant la bordure. Agnès en fait de même de son côté pour me prévenir si je me rapproche de la bordure droite. A cette époque la N16 était encore très étroite, pavée et sans bande de délimitation. Si le brouillard ne se lève pas, à cette allure, nous ne serons jamais à Paris dans la soirée. Heureusement pour nous, nous sommes apparemment les seuls à arpenter cette route déserte. Peut être aussi les plus fous.

Nous roulons environ 30kms, la nuit est totale. Aussitôt passé Péronne Titine se remet à fumer.

Nouvelle enquête sous le capot assisté de mon boîtier Wonder. Cette fois-ci c’est la durite qui fuit. Plus d’eau dans le radiateur. Nous sommes perdus dans la campagne, en pleine nuit au beau milieu d’une purée de poix qui rendrait jaloux un londonien. C’est la première fois de ma vie que je vois un brouillard aussi dense sur une telle étendue.

Au loin, cet à dire avec le brouillard à une dizaine de mètres, nous apercevons une lueur.

Je m’en approche. De près il s’agit d’une toute petite ouverture dans un mur. Je tape au carreau. Un homme s’approche -  « Was ? »- Je reconnais un prisonnier allemand à sa voix et à ses vestiges d’uniforme de la Wehrmacht. Je lui fais comprendre que j’ai besoin d’eau – «  Wasser für mein wagen, bitte » - Il ouvre la fenêtre et me tend un seau plein. Je vois alors qu’il s’agit d’un fournil où l’homme est en train de préparer la pâte pour la cuisson du matin.

Je le remercie chaleureusement en lui rapportant le seau et fait un pansement à la durite avec du chatterton. Nous voici de nouveau sur la route. Pour combien de temps Dieu seul le sait.

Nous évitons de penser à une éventuelle prochaine tuile, avec celles déjà amassées nous aurions pût refaire le toit de la chapelle Sixtine. Par endroit la nappe de brouillard se dissipe et j’en profite pour pousser des pointes à 30 ou 40 kms/h. Nous arrivons dans les environs de Compiègne quand le moteur donne de nouveau des signes de rechutes et finit par s’étouffer complètement. Cette fois-ci, d’après les symptômes, c’est moins grave. Il s’agit certainement  du gicleur bouché. J’avais l’habitude d’opérer pour soigner ce genre de panne. Trois vis à desserrer et le carburateur laissait apparaître ses entrailles. Je me penche dessus, j’ajuste mes lèvres sur la buse et je souffle. Du premier coup  je la libère des saletés qu’aucun filtre sur cette voiture n’empêchait de proliférer. Je remonte le carburateur et, le bon Dieu doit être avec nous, le moteur repart au premier coup de démarreur.

Encore sauvé. Au-delà des lumières des phares, la nuit est noire. Des nuages doivent cacher la lune et je dois reprendre mon allure d’escargot. Les femmes me servent de radar. – Tient-toi à gauche ! - Tient toi à droite ! - Attention tu vas dans le fossé ! Sur 50 kms nous ne croisons guère plus 4 à 5 voitures et pas une seule dans notre sens de circulation.

Le temps passe sans que nous nous en rendions compte. Il est 22 heures passé et nous commençons à avoir faim et soif. Nous n’avons plus rien et un dimanche à cette heure, en pleine campagne, peu de commerce sont encore ouverts.

Enfin nous arrivons en région parisienne. Les yeux grands ouverts, nous scrutons toujours droit devant nous quand soudain à 2 m de mon capot surgit un mur. Je freine pile et m’en arrête à moins de 50 cm. Je descend pour essayer de comprendre comment à-t-on laissé construire un mur en travers de la nationale Paris-Lille. Avec ma lampe de poche j’explore les abords de la voiture. C’est impensable. Un véritable piège. Un mur en face, un mur à gauche, un à droite et, histoire de fou, un autre à l’arrière! Nous sommes pris dans une souricière. Il ne manque plus qu’un vol de chauve souris, un ricanement lugubre et des rougeoiements dignes des entrailles de la terre pour se retrouver dans un film d’épouvante de série B. En y regardant de plus près je me rend compte que nous sommes dans une cour de ferme et je fini par trouver dans le mur arrière un passage. C’est le portail d’entrée de la cours qui était resté grand ouvert.

L’explication tenait qu’arrivée devant la ferme la nationale faisait un angle à 45° laissant dans son ancien prolongement l’entrée  directe à la cours. Si le portail avait été fermé je l’aurais peut-être défoncé. Je remonte dans mon véhicule. Je fais marche arrière et butte dans quelque chose, probablement une charrette ou une charrue qui me laisse une belle bosse sur la porte arrière que je parviens difficilement à refermer.

Agnès me guide avec la lampe de poche et je parviens après de nombreuses manœuvres à sortir du piège et rattraper enfin la nationale. Presque aussitôt la brume se lève enfin. Nous attaquons la côte d’Ecouen et arrivé en haut je sens un courant d’air. C’est la porte arrière qui s’est rouverte. Je la referme tant bien que mal avec un bout de fil de fer. Nous commençons enfin à croiser d’autres automobiles, curieusement malgré notre allure de sénateur personne ne nous double.

Nous apercevons enfin les lueurs de la banlieue puis aux alentours de1h30 du matin nous rejoignons enfin à la Porte de la Chapelle et les boulevards des maréchaux. Une demi heure plus tard, arrivés à Gentilly, je laisse Agnès et sa copine devant la maison de mme Rucard, rue Pierre Byla et je vais ranger la voiture au garage où j’ai ma chambre au 19 avenue Raspail.

Mon garage est situé dans la petite cour sur l’arrière de l’immeuble mais pour y accéder, comme le seuil de la porte cochère est surélevé et que le trottoir est étroit, il faut placer deux grandes planches en appui à la fois sur la chaussée et sur le seuil et de l’autre côté deux cales pour rattraper le niveau de la cour. Le matériel est toujours là sur le côté du mur. Heureusement pour moi, personne n’a encore eu l’idée d’en faire du bois de chauffe. Je mets en place mon ingénieux dispositif. Je prends de l’élan, monte en régime et accélère. Patatra.

Une des planches à ripper, une cale s’est déplacée et je me retrouve en balançoire sans pouvoir ni avancer ni reculer. La poisse continue. Je suis fatigué. Bon, elle est bien là, elle ne va pas se sauver et je vais aller me coucher. On verra bien demain.

Je ne sais pas ce que j’ai fait au bon Dieu mais en voulant reprendre mon pardessus à l’arrière de la fourgonnette, je glisse sur plusieurs boulets Berneau qui traînent au pied de la porte arrière entrouverte. Plus de pardessus et pratiquement plus de charbon. Un des sacs est quasiment vide et s’achève de s’écouler quand j’ouvre en grand la porte. Je comprend maintenant pourquoi personne ne nous doublait sur tous ces kilomètres! Ce genre de projectiles percutant un pare-brise à cette époque et c’était la tête criblée d’éclats de verres aussi coupant que des rasoirs. Les clés de la chambre étaient bien évidemment dans le pardessus. Je suis à la rue et il fait froid. Je rejoins Agnès et sa copine et après avoir manger une petite croûte, nous dormons tous les trois dans l’unique lit, un 140, Agnès bien entendu au milieu.

Le matin, pas encore trop jalouse, elle se lève la première pour faire le café, me laissant seul avec sa copine. Je suis bien trop épris de ma fiancée pour me conduire en goujat. Ce ne fut pas le cas d’une voisine qui dans les mêmes circonstances, avait laissé son mari au milieu. Comme l’individu était un chaud lapin, dans la nuit ce monsieur s’était mal conduit. Je vous laisse deviner la suite sachant que son épouse avait le sommeil léger !

Vers midi, avec des amis, je réussi à dégager Titine et me dirige vers le 13eme pour faire une course. Je ne fais pas 100m que le joint de culasse rend l’âme.

Un des copains me tracte jusqu’au garage. La culasse est de nouveau déposée et on voit que le joint a lâché au même endroit que celui d’origine. Dans la journée j’en trouvais un neuf et le soir même Titine était reculassée, je l’espère pour longtemps. Il a tenu en effet jusqu’à ce que je la revende quelques mois plus tard.

 

En conclusions, si le conseil paternel peut être encore d’actualité, dans les voitures d’aujourd’hui, bourrées d’électronique, il est surtout judicieux de posséder aussi un téléphone portable et une excellente assurance dépannage. Je doute qu’aujourd’hui un changement de joint de culasse soit aussi aisé à réaliser en pleine campagne, armé d’un simple ciseau à bois !

 

 

farces-et-mystifications-045-boulet-bernot-a-gogo-mini 

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Z
<br /> Ah! le joint de culasse.<br /> <br /> <br /> Bons, enfin maintenant, souvenirs.<br /> <br /> <br /> J'ai changé 2x le joint sur la route en espagne.<br /> <br /> <br /> Avec des couvertures de magazine genre paris match local graissé.<br /> <br /> <br /> Le dernier changement en france a été avec de l'araldite (epoxy d'époque).<br /> <br /> <br /> Ca a tenu jusqu'au bout.<br /> <br /> <br /> C'était une dauphine. Que de souvenirs !<br />